ça, ça me glace le sang !

Je ne sais pas si vous me lirez à cet endroit, mais je ne trouve pas comment vous joindre autrement!

Je suis venue vers vous pour un sevrage Effexor (qui se passe très bien, pas de souci). Je ne me doutais pas de ce que j'allais découvrir...
En effet, je lis beaucoup tous les témoignages, les liens indiqués. J'ai lu ton témoignage, Carole, le souffle coupé, d'une seule traite. Comment peut-on survivre à de pareilles horreurs...L'aide aux autres doit être une aide pour toi aussi: écrire ce témoignage, lire les messages de tous sur ce site, revivre ainsi ton passé: quelle thérapie!
C'est un peu la ligne de conduite que j'ai choisie après la mort de mon fils (voir mon histoire dans les coups de gueule): entrer à fond dans le tunnel du deuil pour avoir une chance d'en sortir!

Michel, à toi, je voulais par ces quelques mots que tu saches que ton travail n'est pas inutile, même si tu en as parfois l'impression. Il est remarquable, ne te décourage surtout pas. Je te trouve un peu radical dans certaines de tes affirmations concernant les médecins, qui ne sont que des humains faillibles. Ma colère se dirige beaucoup plus vers les laboratoires, qui eux savent très bien ce qu'ils font, le font en toute conscience et pour la plus abjecte motivation: le profit à une échelle démesurée! Mais j'imagine que c'est le résultat de tes propres expériences qui te pousse à penser ainsi.

Ce site est une bénédiction pour tous ceux qui cherchent à s'en sortir! Un énorme regret: ne pas avoir eu accès à une aide comme celle-là lorsque mon fils a sombré dans les drogues diverses (Zyprexa). Mais y avait-il une alternative, puisqu'il présentait des symptômes psychotiques? Au moins aurais-je mieux compris ce qu'il pouvait ressentir...

Une dernière chose: comment fait-on pour créer un site comme celui-là? Si je pouvais aider les personnes en deuil comme vous aidez aux divers sevrages...

Oui, bravo pour être restée ou devenue si combattante, pour savoir utiliser ce qui t'est arrivé avec ce bel objectif: aider les autres!!! J'ai souvent songé moi-même reprendre des études de ce type pour être plus efficace. Je ne regrette jamais d'avoir l'âge que j'ai, sauf par rapport à ça: reprendre des études me paraît révolu. Peut-être ai-je tort... Qu'en penses-tu?

Un petit mot encore: tu sembles être très soutenue par ton compagnon. Quelle belle chance la vie t'a donnée là: avoir à tes côtés quelqu'un qui puisse te comprendre, après tout ce que tu as vécu! J'en suis très heureuse pour toi!

Par contre, il me semble, avec l'écart d'âge qui nous sépare, et mon expérience douloureuse de maman, que tu devrais un jour, quand tu t'en sentiras capable, essayer de renouer avec ta maman, lui expliquer tout ce qui s'est passé de ton point de vue. Peut-être en a-t-elle besoin elle aussi. Après tout, n'a-t-elle pas tenté tout cela dans le but de t'aider? Où en est-elle aujourd'hui? Toi qui t'intéresses tant à la psychologie, au point de reprendre des études, tu dois certainement être sensible aux dégâts du non-dit. Bien sûr, lorsque tu te sentiras prête, pas avant.

Voilà, Carole, c'est juste un tout petit avis. Tu vois, je serais si heureuse de pouvoir rediscuter avec mon fils de certaines choses: décisions que j'ai prises pour lui, ou au contraire que je n'ai pas osé prendre, attitudes que j'ai eues ou au contraire manques dans mes réactions le concernant... Ce n'est plus possible puisqu'il est mort. Il me reste à gérer le poids de mes culpabilités. Pas de souci, j'y arrive plutôt bien. Mais prends bien garde de ne pas avoir à te trouver dans cette situation, c'est difficile à vivre, et remettrait en danger le bel équilibre que tu as mis en place.